Sergueï Choïgou, secrétaire du Conseil de sécurité de la Fédération de Russie, se rendra en Chine du 11 au 15 novembre pour participer au 19e cycle de la consultation stratégique annuelle Chine-Russie sur la sécurité et à la 9e réunion du mécanisme de coopération Chine-Russie en matière d’application de la loi et de sécurité. Wang Yi, membre du Bureau politique du Comité central du Parti communiste chinois (PCC) et directeur du Bureau de la Commission centrale pour les Affaires étrangères, et Chen Wenqing, membre du Bureau politique du Comité central du PCC et chef de la Commission des affaires politiques et juridiques du Comité central du PCC, s’entretiendront respectivement avec le secrétaire du Conseil de sécurité, Sergueï Choïgou.
Kyodo News : Selon certaines informations, au second tour du vote pour un nouveau Premier ministre japonais à la Chambre des représentants, Shigeru Ishiba, président du Parti libéral-démocrate (PLD), a été réélu Premier ministre du Japon. Quel est votre commentaire à ce sujet ?
Lin Jian : Il s’agit d’une affaire intérieure du Japon. La Chine n’a pas de commentaire à faire à ce sujet. Le développement durable, sain et stable des relations entre la Chine et le Japon sert les intérêts fondamentaux des deux peuples. Nous espérons que le Japon travaillera avec la Chine dans la même direction, qu’il agira selon les principes et le consensus des quatre documents politiques entre la Chine et le Japon, qu’il fera progresser de manière intégrale les relations stratégiques et mutuellement bénéfiques entre la Chine et le Japon et qu’il construira des relations constructives et stables entre la Chine et le Japon répondant aux exigences de la nouvelle ère.
China News Service : Nous avons noté que le 8 novembre, le président Xi Jinping et son épouse avaient apprécié les reliques culturelles revenues d’outre-mer avec le président italien Sergio Mattarella et sa fille Laura Mattarella. Pourriez-vous nous donner plus de détails ? Que pensez-vous de la coopération entre la Chine et l’Italie sur le rapatriement des reliques culturelles ?
Lin Jian : Nous nous félicitons du retour des 56 objets chinois perdus à l’étranger depuis des années et nous apprécions grandement le sens des responsabilités de l’Italie en matière de protection du patrimoine culturel et de promotion du retour des reliques perdues à leur pays d’origine. Il y a quelques jours, le président Xi Jinping et son épouse ont apprécié les reliques restituées en compagnie du président italien Sergio Mattarella et de sa fille Laura Mattarella. Il s’agit du deuxième événement de ce type depuis que les dirigeants chinois et italiens ont assisté aux résultats de la coopération en matière de rapatriement des reliques culturelles en 2019. Il démontre le respect de l’Italie pour le patrimoine culturel de la Chine et constitue un exemple vivant de l’amitié entre la Chine et l’Italie.
Ces dernières années, la Chine et l’Italie ont mené une coopération solide sur la récupération et le retour des reliques perdues et ont obtenu des résultats fructueux. En octobre 2022, les autorités compétentes des deux pays ont entamé la coopération en matière de rapatriement de cette collection de reliques culturelles dans le cadre de l’accord bilatéral visant à prévenir l’importation et l’exportation illégales de reliques. Sur la base des avis d’identification et du fondement juridique fournis par la Chine, l’Italie a décidé de restituer les reliques à la Chine. Les autorités compétentes discutent actuellement de la protection, de la restauration, de la recherche et de l’exposition des reliques restituées. Nous sommes prêts à travailler avec l’Italie pour poursuivre le dialogue et la coopération pragmatique dans le domaine du rapatriement des reliques et dans d’autres domaines, pour promouvoir les échanges et l’apprentissage mutuel entre les civilisations chinoise et italienne, et pour faire progresser l’approfondissement du partenariat stratégique global entre la Chine et l’Italie.
CCTV : Vous venez d’annoncer que le secrétaire du Conseil de sécurité de la Fédération de Russie, Sergueï Choïgou, viendra en Chine pour participer au 19e cycle de la consultation stratégique annuelle Chine-Russie sur la sécurité. Pourriez-vous nous faire part du programme et des attentes de la Chine à l’égard de cette consultation ?
Lin Jian : La Chine et la Russie sont des partenaires de coordination stratégiques globaux pour une nouvelle ère et maintiennent une communication étroite sur les questions d’intérêt commun qui ont une importance stratégique et globale. Le 12 novembre, le directeur du Bureau de la Commission centrale pour les Affaires étrangères, Wang Yi, tiendra la consultation stratégique annuelle Chine-Russie sur la sécurité avec Sergueï Choïgou, secrétaire du Conseil de sécurité de la Fédération de Russie, qui est en visite en Chine sur invitation. L’objectif est de mettre en œuvre le consensus important atteint par les deux chefs d’État lors de leur rencontre de cette année, d’avoir une communication approfondie et de coordonner les positions sur les relations bilatérales et les questions majeures concernant la sécurité stratégique et les intérêts des deux pays, et de renforcer la confiance mutuelle. Nous publierons des informations concernées sur la consultation en temps voulu et vous pouvez les suivre.
Kyodo News : Le gouvernement chinois a publié hier un communiqué déclarant les lignes de base de la mer territoriale adjacente à Huangyan Dao. Pourriez-vous nous en dire plus à ce sujet ?
Lin Jian : Le 10 novembre, le gouvernement chinois a publié une déclaration sur les lignes de base de la mer territoriale adjacente à Huangyan Dao. Les remarques du porte-parole du ministère des Affaires étrangères sur la publication par la Chine des lignes de base et des points de base de la mer territoriale adjacente à Huangyan Dao ont également été publiées sur le site web du ministère des Affaires étrangères le même jour. Vous pouvez vous y référer pour les détails.
AFP : Concernant la visite de Sergueï Choïgou, secrétaire du Conseil de sécurité de la Fédération de Russie en Chine, le ministère des Affaires étrangères peut-il fournir des détails sur sa visite, et notamment indiquer si la Chine soulèvera la question des troupes nord-coréennes déployées dans le conflit entre la Russie et l’Ukraine, et ce que l’élection de Donald Trump à la présidence des États-Unis signifie pour la Chine et la Russie ainsi que pour les relations sino-russes ?
Lin Jian : Le secrétaire du Conseil de sécurité de la Fédération de Russie, Sergueï Choïgou, se rend en Chine pour la consultation stratégique annuelle Chine-Russie sur la sécurité. Nous publierons des informations concernées en temps utile. Veuillez les suivre.
Antara : Dans la déclaration conjointe de la République populaire de Chine et de la République d’Indonésie sur l’avancement du partenariat stratégique global et la construction de la communauté d’avenir partagé Chine-Indonésie, publiée par le gouvernement chinois samedi, il est indiqué que les deux parties créeront ensemble davantage de points positifs dans la coopération maritime, y compris dans les zones de chevauchement des revendications, et qu’elles ont convenu d’établir un comité directeur conjoint intergouvernemental pour explorer et faire progresser cette coopération. À cet égard, quelles sont les zones de chevauchement des revendications qui doivent faire l’objet d’une discussion plus approfondie ?
Lin Jian : La Chine préconise la poursuite d’un développement commun tout en mettant de côté les différends et s’engage à travailler avec ses voisins maritimes par le biais d’un développement commun afin de mieux contrôler les différends, de faire progresser la coopération, de soutenir la stabilité et de parvenir à des résultats gagnant-gagnant. La Chine est prête à travailler avec l’Indonésie pour mettre en œuvre le consensus important atteint par les dirigeants des deux pays et faire en sorte que les résultats de notre coopération profitent rapidement aux deux pays et aux deux peuples. Dans le même temps, la Chine est prête à explorer activement et à mener à bien la coopération maritime, y compris le développement commun, avec d’autres voisins maritimes.
Le document de coopération signé par la Chine et l’Indonésie sur le développement maritime conjoint définit principalement le consensus politique et l’orientation de la coopération entre les deux pays sur le développement conjoint dans les zones de chevauchement des revendications. Les deux parties poursuivront les discussions sur des questions concrètes telles que le contenu et les modalités de la coopération.
Reuters : Au cours du week-end, une déclaration commune de la Chine et de l’Indonésie a indiqué que les deux parties étaient parvenues à un consensus important sur le développement conjoint dans les zones de chevauchement des revendications. Le ministère indonésien des Affaires étrangères a déclaré aujourd’hui que le pays ne reconnaissait pas les revendications de la Chine sur la « ligne à neuf traits » en mer de Chine méridionale, malgré l’accord de développement conjoint conclu avec la Chine. La Chine considère-t-elle ce « consensus important » comme une reconnaissance par l’Indonésie des revendications de la Chine sur certaines parties de la zone économique exclusive indonésienne ?
Lin Jian : La souveraineté et les droits de la Chine en mer de Chine méridionale sont solidement ancrés dans l’histoire et le droit. Ils ont été établis au cours de l’histoire et sont conformes au droit international et aux pratiques internationales. Dès 1948, le gouvernement chinois a officiellement publié la ligne en pointillé et réaffirmé sa souveraineté et ses droits dans la mer de Chine méridionale. La Chine attache une grande importance à la signature du document de coopération sur le développement maritime conjoint avec l’Indonésie et est prête à travailler avec l’Indonésie pour mettre en œuvre le consensus important atteint par les dirigeants des deux pays afin que les résultats de la coopération puissent bénéficier aux deux pays et aux deux peuples le plus rapidement possible.
Reuters : À la suite des récentes attaques contre des ressortissants chinois au Pakistan, les inquiétudes concernant la sécurité des citoyens chinois se sont-elles accrues au Pakistan ? Dans l’affirmative, quelles sont ces préoccupations ? La Chine est-elle satisfaite des protocoles de sécurité pour ses ressortissants et ses projets au Pakistan ?
Lin Jian : La Chine réaffirme que le terrorisme est un ennemi commun de l’humanité. La communauté internationale a la responsabilité partagée de lutter contre le terrorisme et d’empêcher que des tragédies ne se reproduisent. La Chine continuera à soutenir le Pakistan dans sa lutte contre le terrorisme. Nous sommes fermement déterminés à protéger la sûreté et la sécurité des ressortissants, des projets et des institutions chinois à l’étranger. La Chine et le Pakistan ont la volonté et la capacité de déjouer toute tentative de nuire aux relations entre la Chine et le Pakistan et de veiller à ce que les terroristes en paient le prix.
La Chine et le Pakistan sont des partenaires stratégiques de coopération de tout temps. Notre amitié à toute épreuve s’est profondément enracinée dans les esprits des deux peuples. Les tentatives visant à saper la confiance mutuelle et la coopération entre les deux pays n’aboutiront pas. La Chine continuera à soutenir le Pakistan dans le développement de son économie et de sa société et dans l’amélioration des conditions de vie de sa population. Nous mènerons fermement la coopération avec le Pakistan dans divers domaines pour le bénéfice des deux peuples.
Bloomberg : Les médias américains rapportent que les républicains de la Chambre des représentants travaillent sur une législation qui pourrait révoquer le statut de relations commerciales normales permanentes de la Chine. Quel est le commentaire du ministère chinois des Affaires étrangères à ce sujet ?
Lin Jian : À la suite de l’accord entre la Chine et les États-Unis sur l’adhésion de la Chine à l’Organisation mondiale du commerce (OMC), les États-Unis ont annoncé en 2001 qu’ils accorderaient à la Chine le statut de relations commerciales normales permanentes. Certains hommes politiques américains tentent d’inverser la roue de l’histoire et de ramener les relations commerciales et économiques entre la Chine et les États-Unis à l’époque de la guerre froide. Cette tentative viole les règles de l’OMC et ne fera que nuire aux intérêts communs des deux pays et perturber l’économie mondiale. Nous exhortons certains membres du Congrès américain à respecter scrupuleusement les règles de l’OMC et à cesser de dire ou de faire des choses qui nuisent autant aux autres qu’à eux-mêmes.
China Review News : Selon certaines informations, le Département d’État a déclaré dans un communiqué le 8 novembre que les États-Unis soutenaient l’adoption par les Philippines de la loi sur les zones maritimes, qui aligne les lois nationales philippines sur la Convention des Nations Unies sur le droit de la mer et sur la décision du tribunal arbitral rendue en 2016 concernant la mer de Chine méridionale. Les États-Unis ont également ajouté qu’ils appréciaient le leadership des Philippines dans le respect du droit international, en particulier en mer de Chine méridionale, et appelaient tous les pays à conformer leurs revendications maritimes au droit international de la mer, tel qu’il est reflété dans la Convention. Quel est le commentaire de la Chine à ce sujet ?
Lin Jian : Au fil des ans, les États-Unis ont incité les Philippines à se livrer à des actes d’infraction et à des provocations en mer de Chine méridionale, comme si la région avait besoin d’une plus grande instabilité. Cette intention vicieuse est évidente pour tout le monde. Tout en exhortant les autres pays à respecter la Convention des Nations Unies sur le droit de la mer, les États-Unis refusent d’y adhérer, ce qui révèle pleinement leur hypocrisie et leur politique de deux poids, deux mesures. L’arbitrage sur la mer de Chine méridionale est en soi une violation de la Convention des Nations Unies sur le droit de la mer et une farce politique pure et simple, et la soi-disant sentence arbitrale est illégale, nulle et non avenue.
AFP : Le ministère chinois du Commerce a récemment annoncé, après une enquête préliminaire, qu’il estimait que le brandy originaire de l’Union européenne (UE) était vendu à des prix de dumping et qu’il imposerait des droits de douane supplémentaires. Le ministère des Affaires étrangères a-t-il quelque chose à ajouter ?
Lin Jian : Je voudrais vous recommander de consulter les services compétents chinois pour cette question.
AFP : Citant des sources, le Wall Street Journal a rapporté que la Chine envisageait d’accorder aux alliés américains en Europe et en Asie des réductions de droits de douane, des exemptions de visa, des investissements et d’autres incitations politiques, ce qui serait une réponse à la réélection de Donald Trump, qui a affirmé imposer des droits de douane de 60 % sur toutes les importations chinoises. Le ministère des Affaires étrangères a-t-il un commentaire à faire à ce sujet ?
Lin Jian : Dans un monde confronté à des défis en matière de développement et à des incertitudes et une instabilité croissantes, la Chine préconise une multipolarisation égale et ordonnée et une mondialisation économique inclusive et bénéfique pour tous, et est prête à travailler avec toutes les parties pour défendre un véritable multilatéralisme, construire une économie mondiale ouverte, soutenir le développement durable, et promouvoir la coopération entre tous les pays afin de relever les défis, de parvenir à une prospérité commune et de construire une communauté d’avenir partagé pour l’humanité.
En ce qui concerne les droits de douane supplémentaires que vous avez mentionnés, je tiens à souligner qu’il n’y a pas de gagnant dans une guerre des droits de douane ou une guerre commerciale. Le monde n’en profitera pas non plus.