Le monde de l'après-COVID-19 requiert plus de solidarité et de coopération
2020-05-23 21:14

L'irruption de l'épidémie de Covid-19 a provoqué une crise sanitaire mondiale sans précédent, avec des conséquences politiques, économiques et sociales inédites à l'échelle internationale. Après des mois de lutte acharnée, la Chine est parvenue la première à sortir du tunnel et à remettre le pays au travail. L'épidémie ralentit aussi dans les différents pays européens qui, les uns après les autres, commencent à se déconfiner. On voit enfin poindre les premières lueurs de la victoire.

Dans ce combat contre la maladie, la Chine et le reste du monde sont dans le même bateau et se serrent les coudes. Ainsi, alors que la Chine était au cœur de tourmente épidémique, le Gouvernement français a expédié trois lots de matériel sanitaire, dont des masques et des combinaisons de protection. Lorsque l'épidémie a frappé la France, la Chine à son tour a répondu par une aide sous forme de matériel médical et a tout mis en œuvre pour assurer la fluidité du « pont aérien » entre nos deux pays. L'expérience a montré que la solidarité et la coopération étaient, pour la communauté internationale, les armes les plus efficaces pour lutter contre l'épidémie.

Cependant, dans ce dur combat, l'humanité a payé le prix fort et encore actuellement, ce sont des milliers de vies que le virus continue de faucher quotidiennement. Face à un virus qui n'a ni frontières ni nationalité, la coordination et la coopération entre les différents pays demeurent insuffisamment efficaces. Certains pays, par réflexe, ne peuvent s'empêcher de rechercher des « boucs émissaires », accablent leurs partenaires et l'OMS d'accusations absurdes. Certains instrumentalisent, à des fins politiciennes, la question de l'origine du virus.

Pour bâtir une planète plus prospère, plus saine et plus sûre à l'ère post-Covid-19, nous devrons défendre avec plus de vigueur la notion de communauté de destin pour l'humanité. Nous vivons tous sur la même planète et l'adversité doit souder les hommes. Face à la multiplication des défis mondiaux, aucun pays ne peut se croire à l'abri en s'isolant des autres. Il faut mettre de côté les préjugés idéologiques, transcender les différences politiques, briser les stéréotypes géopolitiques, nous montrer bienveillants les uns envers les autres et nous entraider avec compassion et coopérer dans un esprit d'égalité et de respect mutuel.

Nous devons travailler à une mondialisation rénovée. Cette épidémie a provoqué la mise à l'arrêt de l'économie mondiale et la suspension des liens entre les individus partout dans le monde. La mondialisation économique a suscité chez beaucoup doutes et rancœurs. Et pourtant, c'est bien le coronavirus qui est la source de nos maux et non la mondialisation. Pour sortir de cette situation, nous devons tout faire pour éradiquer le virus et une fois l'épidémie vaincue, nous aurons toujours besoin de la mondialisation, parce qu'elle est le meilleur moyen pour allouer efficacement les ressources et augmenter la productivité. Le monde ne fera jamais marche arrière pour se transformer en une collection d'îlots isolés les uns des autres.

Bien sûr, à l'instar du monde de l'après-Covid-19, la mondialisation ne pourra se contenter d'être la simple continuation du passé. Elle devra être plus écologique, plus tolérante, plus bénéfique, plus équilibré. Elle devra faire en sorte que ses bienfaits puissent s'étendre à la terre entière, en veillant à ce qu'aucun pays ni personne ne se retrouve privé de son rayonnement.

Il nous faudra défendre le multilatéralisme avec davantage de vigueur. Les coopération internationales menées dans les instances multilatérales comme l'OMS ou le G20 ont joué un rôle prépondérant dans la lutte contre l'épidémie et contre ses conséquences économiques. Et comme d'habitude, les politiques unilatéralistes égoïstes ou consistant à se défausser sur ses voisins se sont cassées le nez.

Dans la reconstruction post-épidémique, la coordination et la coopération multilatérales loin de se laisser affaiblir, devront être encore davantage renforcées. Le multilatéralisme a vocation à bâtir une communauté de destin entre les hommes, et il constitue aussi le seul moyen de promouvoir un nouveau type de mondialisation.

L'Histoire nous enseigne que, chaque fois qu'une crise majeure surgit et qu'elle n'est pas traitée convenablement, elle peut conduire à d'immenses catastrophes humaines. A l'inverse, bien gérées, elles peuvent hisser l'humanité vers de nouveaux paliers. Cette épidémie n'arrêtera pas la marche vers le progrès, mais nous devons faire les bons choix pour l'avenir. L'auteur de La Peste, Albert Camus, écrivait : « C'est finalement au plus fort de l'hiver que j'ai compris qu'il existait en moi un invincible printemps. » Nous sommes convaincus que tant que nous aurons foi en la victoire et que nous nous montrerons solidaires, notre village planétaire pourra espérer en un avenir meilleur.

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