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Interview accordée par l’Ambassadeur LU Shaye à Mandarin TV au sujet du 14e Sommet des BRICS
2022-06-30 21:42

1. Mandarin TV : Il y a quelques jours, la Chine a accueilli le 14e Sommet des BRICS dont elle assume la présidence tournante cette année et le Dialogue de haut niveau sur le développement mondial. Quels résultats ont été obtenus lors de ces deux événements ? Quelle importance revêtent-ils ?

Ambassadeur LU Shaye : Cette année est l’« Année de la Chine » pour les BRICS. Plus de 170 événements sont prévus pour toute l’année. Que ce soit du point de vue du nombre ou de la qualité des événements, c’est un symbole que la coopération des BRICS a atteint une nouvelle hauteur. Au cours du 14e Sommet des BRICS, les pays BRICS sont parvenus à des consensus importants sur la construction d’un partenariat de haute qualité et ont convenu de promouvoir la démocratisation de la gouvernance mondiale, de bâtir une économie mondiale ouverte, de s’opposer aux sanctions unilatérales et aux pratiques d’extraterritorialité judiciaire, et de renforcer la coopération dans les domaines de l’économie numérique, de l’innovation, des chaînes industrielle et d’approvisionnement, de la sécurité alimentaire et énergétique. Le président Xi Jinping a proposé une initiative en quatre points sur la construction d’un partenariat des pays BRICS de haute qualité plus global, plus étroit, plus pragmatique et plus inclusif, à savoir : poursuivre les efforts solidaires et préserver la paix et la tranquillité dans le monde ; poursuivre la coopération pour le développement et relever ensemble les risques et défis ; poursuivre l’esprit pionnier et novateur et animer le potentiel et le dynamisme de la coopération ; et enfin, poursuivre l’ouverture et l’inclusivité et mettre en commun la sagesse et la force de tous. En tant que représentants des économies émergentes et des pays en développement, les pays BRICS doivent faire le bon choix et prendre des actions responsables à ce tournant critique de l’histoire. Ce que nous ferons sera d’une importance cruciale pour le monde. Axée sur les deux thèmes majeurs de notre époque que sont la paix et le développement, l’allocution du président Xi Jinping a permis de tracer la voie à suivre pour entamer une nouvelle marche de la coopération des BRICS, et de donner de la confiance et de la force à un monde de turbulences et d’insécurité.

Le développement est la clé maîtresse pour résoudre tous les problèmes. L’année dernière, le président Xi Jinping a avancé l’Initiative pour le développement mondial consistant en 6 points. Jusqu’à aujourd’hui, plus de 100 pays et organisations internationales dont les Nations unies y ont affiché publiquement leur soutien, et plus de 50 pays ont rejoint le Groupe des amis de l’Initiative pour le développement mondial. Si la Chine a organisé cette fois le Dialogue de haut niveau sur le développement mondial, c’est pour placer le développement au cœur de l’agenda international et envisager ensemble le développement dans le monde. Lors du Dialogue de haut niveau, le président Xi Jinping a annoncé de nouvelles mesures concrètes de la Chine pour soutenir le Programme de développement durable à l’horizon 2030 des Nations Unies. Il a souligné : « Les pays développés doivent remplir leurs devoirs et les pays en développement doivent approfondir la coopération. Le Nord et le Sud doivent travailler dans le même sens à bâtir le partenariat mondial pour le développement, pour qu’aucun pays ni aucun individu ne soient laissés en arrière. » La Chine continuera à promouvoir la mise en œuvre de l’Initiative pour le développement mondial et travaillera avec toutes les parties pour parvenir à un développement plus équitable, plus durable et plus sûr.

2. Mandarin TV : Lancée il y a 16 ans, la coopération des BRICS est devenue une importante plateforme de coopération entre les économies émergentes et les pays en développement. À l’heure actuelle, les défis planétaires surgissent les uns après les autres. Selon vous, quel rôle jouera la coopération des BRICS dans le paysage international de demain ?

Ambassadeur LU Shaye : Ce n’est qu’en mobilisant les ressources mondiales et en coordonnant les actions mondiales que nous pourrons relever adéquatement les défis mondiaux. Or certains pays, notamment les États-Unis, sont obsédés par l’hégémonisme, la politique des blocs et la confrontation entre les camps. Ils recherchent leur propre sécurité au détriment de celle des autres pays, politisent l’économie mondiale et l’utilisent comme un outil ou une arme. Si nous laissons ces tendances dangereuses se poursuivre, le monde pâtira de plus de turbulences et d’insécurité. Dans son discours à la cérémonie d’ouverture du Forum d’affaires des BRICS, le président Xi Jinping a souligné que l’humanité est une communauté de destin et que les sanctions sont un boomerang et une épée à double tranchant. Ceux qui vont à rebours de l’Histoire et cherchent à barrer la route aux autres finiront par bloquer leur propre chemin. La grande tendance de l’Histoire que sont l’ouverture et le développement ne changera jamais. Notre aspiration à la coopération pour relever ensemble les défis ne changera jamais.

Aujourd’hui, les pays BRICS représentent 42 % de la population du monde et 25 % de son économie, contribuant à hauteur de 50 % à la croissance économique mondiale. Jim O’Neill, auteur du concept de BRICS, a fait savoir que le développement des pays BRICS était bien au-delà de ses attentes de l’époque. Au début, les BRICS n’étaient qu’un concept d’investissement, aujourd’hui, ils sont devenus une force incontournable sur la scène internationale et ont frayé une voie prometteuse de développement marqué par le soutien mutuel et la coopération gagnant-gagnant. Les « petits cercles » ne peuvent pas résoudre les grands défis de notre monde, ni s’adapter aux profondes mutations qu’il traverse. Le système de gouvernance mondiale doit être construit et amélioré par tous les pays ensemble, et aucun pays ou groupe de pays n’a le droit de prétendre à la suprématie ou à une « gouvernance monopolisée par une poignée de pays ». Les BRICS sont une grande famille où règnent l’entraide et la solidarité et constituent désormais une force essentielle dans le maintien de la paix et de la stabilité internationales et la promotion de l’ouverture et du développement dans le monde. L’année dernière, la Nouvelle Banque de développement des BRICS a accueilli de nouveaux membres et, cette année, nous avons invité pour la première fois d’autres pays à participer à la Réunion des Ministres des Affaires étrangères des BRICS. Les dirigeants des pays BRICS sont convenus de développer la coopération « BRICS plus » à une plus grande échelle et de travailler activement au processus d’élargissement du mécanisme. Nous avons la confiance que les pays BRICS pourront faire montre d’une vision stratégique plus large et d’un sens des responsabilités plus aigu en tant que grands pays, et jouer un meilleur rôle de « stabilisateurs » de la situation internationale et d’« accélérateurs » du développement mondial.

3. Mandarin TV : Le président américain Joe Biden a annoncé lors du Sommet du G7 le lancement d’un « Partenariat mondial pour les infrastructures et les investissements », pour lequel les pays du G7 s’engagent à mobiliser 600 milliards de dollars américains dans les cinq ans à venir. Certains commentateurs estiment que c’est pour contrecarrer l’Initiative « La Ceinture et la Route ». Par ailleurs, le Secrétaire général de l’OTAN Jens Stoltenberg a dit récemment que l’émergence de la Chine est un défi pour les intérêts, les valeurs et la sécurité de l’OTAN. Quel est votre commentaire à cet égard ?

Ambassadeur LU Shaye : En tant que « club » des pays les plus riches du monde, il est tout à fait normal pour le G7 de mettre la main à la poche pour aider les pays en développement à construire les infrastructures. C’est ce dont nous nous réjouissons. Ceci dit, « chose promise, chose due ». Il ne faut pas faire des promesses en l’air en signant des chèques en bois, et encore moins créer de « petits cercles » ou jouer le jeu géopolitique sous le couvert des infrastructures. La Chine a toujours été fidèle à sa parole. Prenons l’exemple de l’Afrique. Jusqu’à aujourd’hui, en recourant aux divers types de financements, les entreprises chinoises ont construit ou modernisé en Afrique plus de 10 mille kilomètres de chemins de fer, près de 100 mille kilomètres de routes, près de mille ponts et quelque cent ports, sans compter les innombrables installations d’électricité, hôpitaux et écoles. Les pays développés s’étaient engagés à verser chaque année aux pays en développement 100 milliards de dollars de financements pour le climat et à affecter 0.7 % de leur revenu national brut à l’aide publique au développement. Mais combien ont-ils sorti en réalité ? Cette fois, le G7 promet de mobiliser 600 milliards de dollars d’ici à 2027. Dans cinq ans, nous verrons combien sera effectivement mis en œuvre.

Quant aux allégations du Secrétaire général de l’OTAN sur le « défi chinois » ou la « menace chinoise ». C’est la paranoïa de la peur de la Chine. La Chine contribue depuis de nombreuses années consécutives à plus de 30 % à la croissance mondiale, constitue le premier partenaire commercial pour plus de 130 pays et régions, le deuxième plus grand contributeur au budget des Nations Unies et le plus grand fournisseur de Casques bleus parmi les cinq membres permanents du Conseil de Sécurité. De quelle menace parle-t-on ? La Chine a réalisé l’épanouissement d’une population de 1,4 milliards d’habitants. Ce n’est pas une menace, mais une contribution énorme au monde. Si la Chine échouait à se développer, un grand nombre d’habitants pauvres deviendraient réfugiés, et ce sera là une menace pour le monde. La « menace chinoise » dont parle l’OTAN, ce n’est pas une menace pour la paix et la sécurité dans le monde, mais une menace pour l’hégémonisme insolent de l’OTAN. La Chine a toujours été un bâtisseur de la paix mondiale, un contributeur au développement global et un défenseur de l’ordre international. C’est justement en raison de l’émergence pacifique de la Chine que l’OTAN ne peut plus faire la pluie et le beau temps comme auparavant et qu’elle se sent ainsi défiée. Je crois que c’est ça l’arrière-pensée de Monsieur Jens Stoltenberg.


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