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Discours de l’Ambassadeur LU Shaye au dîner-débat organisé par l’Association de la presse diplomatique
2022-12-08 22:11

Le 7 décembre 2022, l’Ambassadeur Lu Shaye a assisté au dîner-débat organisé par l’Association de la presse diplomatique et y a prononcé un discours. Voici son discours :


Monsieur le Président Jean-Marc Four,

Chers amis de la presse,


Je suis ravi d’être invité à ce dîner-débat, qui offre une belle occasion d’échanger avec vous pour améliorer notre compréhension mutuelle. L’Ambassade de Chine est en communication régulière avec de nombreux médias français, et c’est toujours un plaisir pour moi de discuter avec des amis de la presse. Depuis que je suis Ambassadeur de Chine en France il y a plus de trois ans, j’ai fait près de 100 interviews et articles signés et je me suis fait beaucoup d’amis dans les médias français, dont je reconnais certains visages ce soir.


Il y a plus d’un mois, le 20e Congrès national du Parti communiste chinois (PCC) s’est tenu avec succès, et il a été suivi de très près par la presse internationale, y compris les médias français. Dans la couverture médiatique qui en découle, on peut trouver pas mal de remarques judicieuses, mais aussi de nombreuses mal-interprétations, voire des déformations. Je voudrais profiter de cette occasion pour partager avec vous mon interprétation de cet événement en trois points.


Premièrement, ce Congrès a fait le bilan des grandes réalisations. Dans la décennie passée, nous avons célébré le centenaire de la fondation du PCC, promu l’entrée du socialisme à la chinoise dans une nouvelle ère, et accompli la tâche historique qui consiste à éradiquer la pauvreté absolue et à réaliser l’objectif du premier centenaire, soit le parachèvement de l’édification intégrale de la société de moyenne aisance. Le développement de la Chine a remporté des succès historiques, et la société chinoise a connu des transformations historiques. Comme vous suivez la situation en Chine depuis longtemps, je suis sûr que vous en avez une connaissance approfondie. J’aimerais simplement partager quelques chiffres avec vous : le poids de l’économie chinoise dans le monde est passé de 11,3 % en 2012 à 18,5 % en 2021 ; depuis de nombreuses années consécutives, la contribution moyenne de la Chine à la croissance mondiale est supérieure à 30 %, soit plus que les pays du G7 réunis ; la Chine a été classée à plusieurs reprises comme l’un des pays les plus sécuritaires au monde, avec des taux d’homicides, de criminalité et d’incidents impliquant des armes à feu ou des explosifs parmi les plus bas au monde ; la Chine est par ailleurs devenue le principal partenaire commercial de plus de 140 pays et territoires, ce qui lui a permis d’occuper la première place mondiale en ce qui concerne le volume du commerce de marchandises et d’être parmi les premiers pays sur le plan des investissements étrangers introduits et des investissements à l’étranger.


Deuxièmement, ce Congrès a rassemblé de grands consensus. Les réalisations du développement de la Chine ont illustré une vérité : si le PCC et la voie du socialisme à la chinoise ont réussi, c’est foncièrement grâce au marxisme, grâce au marxisme sinisé et actualisé. Il y a plus de cent ans, la monarchie absolue, qui régnait en Chine depuis des milliers d’années, a été renversée. Après l’effondrement de l’ancien régime, où devait aller la Chine ? Le peuple chinois a déployé des efforts ardus à la recherche d’une voie qui convienne aux réalités de la Chine. La monarchie constitutionnelle, la restauration du système impérial, le système parlementaire, le système multipartite et le système présidentiel ont tous été essayés, mais aucun d’entre eux n’a bien marché. Enfin, le PCC a vu le jour, et il a choisi le marxisme et la voie du socialisme pour guider le peuple chinois dans un grand périple vers le renouveau national. Pourquoi une théorie d’origine européenne a-t-elle pu s’enraciner et s’épanouir en Chine, un pays oriental ? C’est parce que le PCC a combiné les principes fondamentaux du marxisme avec les réalités concrètes de la Chine et le meilleur de sa culture traditionnelle, et qu’il sait décocher la flèche qu’est le marxisme sinisé et actualisé sur la visée de la modernisation chinoise et du grand renouveau de la nation. Au cours de la décennie passée, le PCC n’a cessé de promouvoir la sinisation et l’actualisation du marxisme, et a obtenu d’importants résultats sur le plan de l’innovation théorique qui sont reflétés de manière condensée dans la pensée de Xi Jinping sur le socialisme à la chinoise de la nouvelle ère.


Troisièmement, ce Congrès s’est fixé les grandes missions. À l’occasion du Congrès, le secrétaire général Xi Jinping a déclaré solennellement qu’à partir de maintenant, le PCC a pour tâche centrale d’unir et de conduire le peuple chinois multiethnique pour réaliser l’objectif du deuxième centenaire, soit de faire de la Chine un grand pays socialiste moderne dans tous les domaines, et pour promouvoir de manière exhaustive le grand renouveau de la nation grâce à la modernisation chinoise. La modernisation que nous poursuivons est une modernisation socialiste dirigée par le PCC, elle partage non seulement des points communs avec la modernisation des autres pays, mais possède aussi, et surtout, cinq caractéristiques chinoises basées sur les réalités concrètes du pays : la grande taille de sa population, la prospérité commune du peuple tout entier, l’équilibre entre la civilisation matérielle et spirituelle, la coexistence harmonieuse entre l’homme et la nature, et la poursuite de la voie du développement pacifique. La modernisation chinoise a créé une nouvelle forme de civilisation humaine, et sa pratique réussie a pleinement prouvé qu’il n’existe pas de modèle unique ou de norme universelle de modernisation. La modernisation ne doit pas être une question à choix simple, mais une question à réponses multiples. Illustrant la pluralité des modèles de modernisation dans le monde, la modernisation chinoise constitue une source d’inspiration précieuse pour les autres pays en développement.


Chers amis,


Actuellement, le monde entre dans une nouvelle période de turbulences et de transformations. L’humanité est confrontée à de multiples défis tels que la géopolitique, la sécurité alimentaire et énergétique, la santé et le changement climatique. En tant que deux grandes puissances dotées d’une tradition d’indépendance et forces importantes dans un monde multipolaire, la Chine et la France peuvent sans aucun doute injecter plus de stabilité et d’énergie positive dans ce monde mouvementé, si elles savent assurer un développement régulier et durable de leurs relations bilatérales. Ces dernières années, le président Xi Jinping et le président Emmanuel Macron ont entretenu une communication étroite par divers moyens, et les relations sino-françaises ont maintenu une dynamique de développement encourageante. Il y a peu, en marge du sommet du G20 à Bali, les deux chefs d’État se sont rencontrés en personne pour la première fois depuis la crise de la COVID-19, et ont montré le chemin à suivre pour l’avenir des relations sino-françaises.


Dans une vingtaine de jours, nous accueillerons l’année 2023. Comment façonner une relation sino-française plus solide, plus dynamique et plus durable, telle est la question à laquelle nous devons réfléchir ensemble. À cet égard, je voudrais souligner trois points dans l’optique des échanges médiatiques.


Tout d’abord, le respect mutuel. Nous vivons dans un monde diversifié, où chaque pays a des histoires, des cultures, des systèmes sociaux, et des valeurs sur la démocratie et les droits de l’homme qui sont différents. Il n’est nullement question de supériorité ou d’infériorité. Seuls l’égalité et le respect peuvent créer la confiance, qui est à la base de tous les échanges et coopérations. D’aucuns disent que la Chine mène une « diplomatie des loups combattants », et certains médias m’ont même placé à la tête de leur classement de « loups combattants » en m’attribuant « cinq étoiles ». Je m’en fiche et leur témoigne de compassion, car ces personnes n’arrivent toujours pas à accepter une Chine émergente, ni ne sont habituées au regard d’égal à égal des Chinois. Elles sont enclavées dans l’illusion qu’elles peuvent continuer à jaser sur les affaires intérieures de la Chine avec condescendance sans être répliquées. Prenez le temps de réfléchir à cela : ces dernières années, les polémiques entre la Chine et l’Occident n’ont-elles pas toutes porté sur des questions touchant à la souveraineté, la sécurité et les intérêts de développement de la Chine ? N’ont-elles pas toutes été déclenchées par l’Occident ?


Ensuite, l’objectivité et la rationalité. Je ne sais pas si vous vous êtes posé ces deux questions lorsque vous faites un reportage sur la Chine : est-ce que le contenu de ce reportage est vrai ? Et ce reportage est-il utile à la France et aux relations sino-françaises ? Concernant la première question, je suis d’avis que la priorité du journalisme est de s’assurer que l’information est vraie et complète, et d’éviter à tout prix de répandre des ouï-dire et encore moins les fausses nouvelles. Cela fait partie de la déontologie du journalisme. La Charte de Munich stipule clairement que « les médias doivent respecter la vérité, publier seulement les informations dont l’origine est connue, ne pas supprimer les informations essentielles et ne pas altérer les textes et les documents, et s’interdire le plagiat, la calomnie, la diffamation et les accusations sans fondement ». Sur la deuxième question, la Chine et la France n’ont pas de conflit géopolitique et la coopération est dans l’intérêt commun des deux pays. Il incombe aux médias chinois et français d’entretenir un climat favorable à la coopération entre les deux pays. Aucun pays n’est parfait, mais filtrer les aspects positifs de l’autre et en exagérer les aspects négatifs, voire lui coller des étiquettes injustifiées à l’intention des préjugés idéologiques et mentalité de confrontation politique, c’est nuire autant à l’autre qu’à soi-même. Cela va certes ternir l’image de l’autre, mais aussi induire en erreur sa propre connaissance de l’autre, au point que l’on se trouve dans un état où l’on « ne connaît pas plus l’autre qu’on ne se connaît », ce qui ne mène qu’à l’impasse dans les échanges internationaux.


Enfin, l’enrichissement mutuel. Comme le disent souvent les Chinois, cent entendus ne valent pas un vu. J’ai visité de nombreux endroits en France ces dernières années et j’ai profondément ressenti chez les Français ordinaires une amitié sincère envers la Chine. Et cela vaut aussi dans l’autre sens, les Chinois ont toujours bien aimé la France, grâce notamment au général de Gaulle. Quand la pandémie sera terminée, je vous invite à visiter la Chine. En 2024, la Chine et la France célébreront le 60e anniversaire de leurs relations diplomatiques et organiseront conjointement l’Année du tourisme culturel. Nous devrions saisir ces opportunités d’échanges pour jouer le rôle particulier de la presse dans le rapprochement des peuples, transmettre de l’énergie positive et embraser la vitalité de notre amitié. L’Ambassade de Chine continuera à renforcer la coopération avec vous et tous les autres médias français, et fera de son mieux pour vous apporter soutien et services.


Merci de votre attention, je suis prêt à échanger avec vous.


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