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Encore des questions à clarifier au sujet de la dette africaine
2022-12-16 17:50

À l’heure actuelle, les crises sanitaires et géopolitiques perdurent, produisant des effets de débordement affectant gravement la reprise de l’économie mondiale, l’exposant aux risques de stagflation, voire de récession. Les banques centrales des économies développées ont commencé à relever les taux d’intérêt pour juguler l’inflation, ce qui a assombri encore les perspectives de croissance économique mondiale. Les pays en développement, notamment ceux en Afrique, sont les premiers à subir le choc. Leur manque de résilience budgétaire et de capacité à assurer le service de la dette s’avérant plus évident, les risques de crise financière et de la dette s’accroissent.

Dans ce contexte, la Chine est de nouveau désignée comme le bouc émissaire, accusée d’être responsable du problème de la dette de l’Afrique. Bien que l’Ambassade de Chine ait déjà donné des éclaircissements à ce sujet à plusieurs reprises, il y a toujours des gens qui font la sourde oreille, continuent de faire l’amalgame et de répandre des désinformations. À cet égard, nous souhaitons rétablir la vérité sur le problème de la dette de l’Afrique et la coopération sino-africaine en matière d’investissement et de financement, en tirant au clair quatre questions : l’origine du problème de la dette africaine, la composition de la dette africaine, les résultats des financements chinois et les efforts de la Chine pour alléger la dette de l’Afrique.


Première question: comment est né le problème de la dette de l’Afrique ?

Le problème de la dette des pays africains ne date pas d’hier et s’explique par des causes complexes. D’une part, dans les années 1970, la plupart des pays africains nouvellement indépendants ont connu une courte période de développement économique rapide. Confrontés au problème de manque de fonds, ils avaient un besoin croissant de financement externe. D’autre part, les institutions financières occidentales, ayant accumulé d’énormes richesses pétrolières, étaient fortement désireuses de prêter. L’Afrique et d’autres pays en développement nouvellement indépendants sont alors devenus des cibles importantes pour faire fructifier de l’argent. Entre 1970 et 1987, la dette extérieure totale de l’Afrique a passé de 8 milliards à 174 milliards de dollars américains, et le ratio de la dette extérieure au PIB (encours total de la dette extérieure rapporté au PIB), de 16% à 70%. Les pays occidentaux, dans le but de régler leurs propres problèmes comme la stagflation, n’ont cessé de relever les taux d’intérêts et le taux d’intérêt du dollar américain, ce qui a augmenté le coût du service de la dette des pays africains et conduit à une crise de la dette de grande ampleur à la fin des années 1980.

À partir du milieu des années 1980, les gouvernements occidentaux et les institutions financières internationales ont lancé diverses initiatives et mesures pour faire face à la crise de la dette des pays africains et d’autres pays en développement. Mais cela a aussi, dans une certaine mesure, miné la confiance des investisseurs internationaux, restreint davantage l’accès de l’Afrique au financement sur le marché international, et fait que l’Afrique est passée à côté des opportunités historiques de la mondialisation.

Il est important de souligner que, bien que 16 pays africains soient considérés comme présentant un risque élevé de surendettement selon les critères du FMI, il existe des différences significatives entre les pays. Les Perspectives économiques en Afrique 2019, publiées par la Banque africaine de développement, soulèvent clairement que l’Afrique dans son ensemble ne présente pas de risque systémique de crise de la dette.


Deuxième question : qui est le plus grand créancier de la dette africaine?

Les médias occidentaux ne cessent de faire du tapage autour du «piège de la dette chinoise », créant une fausse impression que la Chine est le plus grand créancier de l’Afrique. Or ce n’est pas la réalité. Au cours du dernier demi-siècle, la structure de la dette extérieure de l’Afrique a beaucoup évolué. Avant l’éclatement de la crise de la dette africaine au siècle dernier, les pays occidentaux, représentés par le Club de Paris, étaient les principaux créanciers de l’Afrique. Après la crise, la dette africaine détenue par les institutions financières multilatérales et les secteurs privés a progressivement augmenté. Selon l’édition 2022 des Statistiques sur la dette internationale de la Banque mondiale, les institutions financières multilatérales et les créanciers commerciaux détiennent respectivement 28,8% et 41,8%, donc au total près des trois quarts de la dette extérieure africaine. Ces capitaux occidentaux sont les plus grands créanciers de l’Afrique. Leurs créances sont la cause principale de l’alourdissement du fardeau de la dette des pays africains, et devraient assumer une plus grande responsabilité en aidant les pays en développement à alléger leur dette. Malheureusement, les institutions financières multilatérales et les créanciers commerciaux, surtout les derniers, ne veulent pas participer à l’Initiative de suspension du service de la dette (ISSD) du G20. Nous les appelons à contribuer davantage à l’allègement du fardeau de la dette des pays en développement.

La Chine est un entrant tardif dans la coopération en matière de financement pour l’Afrique. Au début, elle fournissait principalement des aides sans contrepartie et des prêts sans intérêt à l’Afrique et la plupart de ces derniers ont été allégés ou annulés, sans jamais alourdir la dette de l’Afrique. Ces dernières années, à la demande de la partie africaine, la Chine a fait avancer rapidement sa coopération financière avec l’Afrique dans le plein respect de la volonté des pays africains, mais les prêts octroyés se sont concentrés essentiellement dans quelques pays dont la situation d’endettement est stable et qui ont de belles perspectives de développement économique, comme l’Angola, le Kenya, etc. Selon les données issues des études réalisées par Deborah Brautigam, professeur d’économie politique internationale à l’Université Johns Hopkins, la part de la dette détenue par la Chine dans la dette extérieure de l’Afrique est de 17%, largement inférieure à celle de l’Occident. De toute évidence, le battage médiatique qui présente la Chine comme le principal créancier de l’Afrique ne correspond pas à la réalité.


Troisième question: quels sont les résultats de la coopération en matière d’investissement et de financement entre la Chine et l’Afrique ?

La question de la dette des pays en développement est au fond une question de développement. Le moyen fondamental de résoudre ce problème est d’aider les pays concernés à renforcer leurs capacités de développement autonome et à parvenir à un développement durable. Les investissements et financements chinois en Afrique vont surtout à la construction d’infrastructures et dans les secteurs productifs, augmentant considérablement les capacités de développement endogène des pays africains. Jusqu’ici, des entreprises chinoises ont utilisé ces fonds pour aider les pays africains à construire et à moderniser plus de 10 000 kilomètres de voies ferrées, près de 100 000 kilomètres de routes, environ 1 000 ports, près de 100 ports, et d’innombrables grands projets d’électricité, hôpitaux et écoles. Les investissements et les financements chinois en Afrique ont contribué de manière agissante au développement économique, à la croissance des recettes fiscales, à la création d’emplois et à l’amélioration du bien-être social de cette dernière, et l’ont aidée à élargir progressivement l’accès au marché de financement international et à diversifier ses partenaires. Cela a été largement salué par le peuple africain et reconnu au sein de la communauté internationale.

Dans sa coopération avec l’Afrique en matière d’investissement et de financement, la Chine a toujours poursuivi les principes d’égalité, d’ouverture et de transparence. Les contrats commerciaux et les accords de prêt entre les parties chinoise et africaine ont tous été conclus à travers des consultations d’égal à égal et sont tous en conformité avec les lois et règlements des pays concernés. L’existence de clauses de confidentialité dans des contrats commerciaux correspond parfaitement aux usages commerciaux et aux pratiques courantes à l’internationale. Sur la question de la transparence de la dette, la Chine a toujours respecté la souveraineté et les procédures juridiques nationales des pays africains. Nous ne nous sommes jamais ingérés dans les affaires intérieures des pays africains, ni n’a jamais inséré de condition politique quelconque, ni n’a forcé aucun pays africain à emprunter ou à rembourser des dettes. Il n’existe aucune « opération secrète ». Aucun pays africain n’a eu de difficultés en matière de dette suite à la coopération sur le financement avec la Chine. Le prétendu « piège de la dette chinoise » est purement un fake news concocté par des forces ayant des arrière-pensées.

En revanche, les financements fournis par l’Occident à l’Afrique se concentrent principalement dans les secteurs non productifs et sont assortis de nombreuses conditions politiques liées aux droits de l’homme et aux réformes judiciaires, avec un grand nombre de normes et de seuils difficiles à atteindre pour les pays africains, dans une intention claire de « transformer et contrôler » l’Afrique en se servant du problème de la dette. Cela a été critiqué par de nombreux pays africains. Le prétendu « piège de la dette chinoise » a été fabriqué pour justement perturber les pays africains dans l’exercice de leur droit de choisir en indépendance les partenaires de développement, et les empêcher de réaliser l’industrialisation et l’autonomie économique, de sorte que l’Afrique s’embourbe à jamais dans le « piège du sous-développement » et demeure un fournisseur de ressources bon marché.


Quatrième question: quels efforts la Chine a-t-elle déployés en matière d’allègement de la dette africaine?

En tant que bon ami, bon partenaire et bon frère de l’Afrique, la Chine œuvre depuis toujours à l’aider à alléger le fardeau de la dette. Premièrement, la Chine allège la dette des pays africains dans des cadres multilatéraux et bilatéraux. Elle a mis en œuvre intégralement l’ISSD du G20 et est le membre du G20 qui a suspendu le montant le plus important des remboursements. Elle a participé activement au traitement au cas par cas de la dette du Tchad et de l’Éthiopie sous le Cadre commun du G20. Fin 2021, le Président Xi Jinping a annoncé l’annulation des dettes non remboursées liées aux prêts intergouvernementaux sans intérêt arrivant à échéance fin 2021 des pays les moins avancés de l’Afrique et la décision de réallouer aux pays africains 10 milliards de dollars américains de la nouvelle allocation des DTS de la Chine émis par le FMI. Deuxièmement, la Chine explore activement de nouveaux modèles de financement fondés sur les règles du marché et les principes commerciaux en encourageant des modes comme la construction-opération-transfert (BOT), le partenariat public-privé (PPP) et l’investissement direct, afin d’accompagner les pays africains dans l’allègement du fardeau de la dette. Troisièmement, la Chine explore la possibilité du recours au modèle de crédit vendeur, c’est-à-dire que les institutions financières chinoises accordent des prêts aux entreprises chinoises plutôt qu’aux pays africains, dans le but d’encourager plus d’entreprises chinoises performantes à participer avec des fonds à la construction d’infrastructures et au processus d’industrialisation en Afrique, de manière à promouvoir les projets de coopération sans accroître la dette souveraine des pays africains. 

Cependant, l’allègement de la dette ne peut que traiter les manifestations du mal. Pour s’attaquer aux problèmes de fond, il faut encore aider l’Afrique à renforcer sa capacité de développement autonome et durable. À cet égard, le parc industriel de Hisense des électroménagers en Afrique du Sud, le port multifonction de Doraleh à Djibouti et les centrales photovoltaïques, dont des entreprises chinoises ont participé à l’investissement sont des exemples de réussite. Dans l’avenir, la Chine continuera, en persévérant dans le principe dit « de sincérité, de pragmatisme, d’amitié et de franchise » et dans la bonne conception de la justice et des intérêts, à développer la coopération pragmatique gagnant-gagnant avec les pays africains. Dans le même temps, nous appelons certains pays occidentaux à suivre le cours de l’Histoire et le courant de notre époque, à respecter la volonté et à écouter la voix de la partie africaine, à regarder de manière objective et juste la coopération sino-africaine en matière d’investissement et de financement, et à travailler avec la Chine pour apporter ensemble une plus grande contribution au développement de l’Afrique. 


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