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Démasquons de nouveau la désinformation sur le « piège de la dette chinoise »
2022-12-19 23:03

Sur la question de l’allègement de la dette des pays en développement, l’Ambassade de Chine a déjà publié plusieurs articles pour exposer la position de la Chine et réfuter les mensonges et les désinformations concernés. Cependant, le 7 décembre 2022, le journal Les Échos a publié un article qui profitait de la sortie du Rapport sur la dette internationale 2022 de la Banque mondiale (BM) pour rabâcher la même rengaine du « piège de la dette chinoise », prétendant que le fardeau de la dette des pays moins développés envers la Chine serait devenu de plus en plus lourd, et lançant même de manière éhontée un « appel » pour que la Chine joue un rôle plus actif dans l’allègement de la dette. Sous l’enseigne du rapport de la BM, cet article semble donner des arguments fondés sur des chiffres officiels, alors qu’en fait il induit gravement en erreur les lecteurs en travestissant l’essentiel du problème et en brouillant les notions. Dans ce qui suit, nous allons nous appuyer sur ce rapport de la BM pour faire un simple calcul qui suffit de rétablir la vérité derrière le soi-disant « piège de la dette chinoise ».


La dette extérieure totale d’un pays se compose de la dette publique (dont la dette garantie par le secteur public), de la dette privée non garantie et de la dette à court terme. La dette publique est divisée à son tour en trois composantes par type de créancier, à savoir la dette publique multilatérale (auprès des institutions internationales comme la BM), la dette publique bilatérale (auprès des gouvernements et de leurs organes connexes), et la dette des créanciers privés (auprès des banques et des créanciers obligataires). Selon le rapport de la BM, à la fin de 2021, la dette totale des 121 pays à revenu faible ou intermédiaire se chiffre à environ 9 000 milliards de dollars américains, dont 3 600 milliards de dette publique et de dette garantie par le secteur public, soit 40 %. Cela signifie que la dette privée non garantie et la dette à court terme s’élève à 5 400 milliards de dollars, soit 60 % du total. En plus, sur les 3 600 milliards de dette publique et garantie par le secteur public, la part de la dette des créanciers privés est de 61 %, soit 15 points de pourcentage de plus que 2010. En d’autres termes, la grande majorité de la dette extérieure des pays à revenu faible et intermédiaire appartient à des créanciers privés. Ces dettes-là, qui représentent le gros de la dette extérieure de ces pays, ne sont-elles pas les principales responsables du fardeau de la dette ? Même la BM s’est déclarée préoccupée par la part croissante des créanciers privés dans la dette extérieure des pays à revenu faible et intermédiaire, soulignant qu’une trop grande dépendance à leur égard augmenterait les coûts du service de la dette et accentuerait la difficulté de la restructuration de l’endettement. En revanche, la dette publique multilatérale et la dette publique bilatérale ne représentent que 15,6 % de la dette extérieure des pays à revenu faible et intermédiaire, et la part de la dette bilatérale envers la Chine, même si elle ne peut être calculée faute de montant précis dans le rapport, est certainement encore plus faible.


Penchons-nous maintenant sur les pays pauvres éligibles aux prêts à taux très réduits de l’Association internationale de développement (AID). Fin 2021, la dette totale des 69 pays éligibles à l’AID recensés dans le rapport s’élève à 1 000 milliards de dollars américains, dont seulement 202,5 milliards de dette publique bilatérale (dont 64,2 milliards dus aux créanciers du Club de Paris et 138,3 milliards dus aux créanciers hors Club de Paris, y compris la Chine). Cela suggère que près de 80 % de la dette des pays les moins avancés provient des institutions financières multilatérales et des organismes commerciaux occidentaux (y compris la dette garantie par le secteur public et la dette non garantie). Si l’on se fie au chiffre du rapport selon lequel « l’encours de la dette publique bilatérale des pays AID envers la Chine est de 100 milliards de dollars », la dette publique bilatérale envers la Chine ne représente que 15,7 % de l’encours de la dette publique des pays AID, ou 10 % de l’encours de leur dette extérieure totale. Cela indique clairement que la cause profonde de l’endettement des pays AID n’est pas leur dette envers la Chine. Qui plus est, pour le cas de la Chine, la BM considère que les prêts à caractère commercial, comme ceux accordés par les entreprises d’État, font aussi partie de la dette publique, ce qui a artificiellement élargi la taille de la dette publique envers la Chine, une méthode statistique discutable. Si cet élément est enlevé, le poids de la dette publique envers la Chine dans la dette extérieure globale des pays AID ne sera que plus faible.


L’article en question du journal français limite intentionnellement les regards des lecteurs à la notion restreinte de la « dette publique bilatérale » et souligne de manière sensationnelle que la dette envers la Chine représente 49 % de la dette publique bilatérale des pays AID. Il s’agit d’une pratique typique de désinformation qui consiste à brouiller des notions différentes et à fixer l’attention du public sur un détail pour l’empêcher de voir l’ensemble. Son but est de donner aux lecteurs sans connaissance approfondie du sujet l’idée fausse que 49 % de la dette totale des pays AID provient de la Chine. Un dessein vraiment insidieux.


En outre, l’article se plait à jaser sur la forte augmentation de la dette des pays AID envers la Chine au cours de la dernière décennie, comme si emprunter auprès de la Chine était devenu un redoutable fléau. Quel pays n’a pas besoin de capitaux pour son développement ? Les pays en développement ont en général un besoin plus urgent de fonds, et lorsque leur capacité de financement domestique est limitée, l’emprunt extérieur est nécessaire. Ces prêts sont à la fois « de l’argent pour le développement » et « de l’argent pour la subsistance ». En effet, les pays AID ont augmenté la part de leur dette envers des créanciers privés, et se tournent sensiblement plus vers des pays n’appartenant pas au Club de Paris, comme la Chine, dans leur dette publique bilatérale, au lieu des membres du Club de Paris. Qu’est-ce que cela montre ? Cela montre justement la malhonnêteté des pays développés : ils ne veulent pas accorder des prêts publics aux pays moins développés lorsque ces derniers ont désespérément besoin de fonds, obligeant ces pays à emprunter à usure auprès des nantis des pays développés, ou à se tourner vers des pays n’appartenant pas au Club de Paris pour obtenir de l’aide.


Au cours des deux premières décennies du 21e siècle, les prêts chinois ont contribué à la construction en Afrique de plus de 13 000 kilomètres de routes et de voies ferrées, de plus de 80 grandes centrales électriques et de plus de 130 établissements médicaux. Tous ces prêts ont effectivement été utilisés en faveur du développement du continent africain. En revanche, les gouvernements et les institutions financières multilatérales occidentaux ont plutôt fourni des prêts dans les secteurs non productifs tout en imposant des conditions politiques difficiles, afin d’intervenir dans les processus économiques et politiques des pays en développement. N’est-il pas évident de voir qui aide véritablement les pays en développement ? Prétendre d’un côté que leurs prêts assortis de conditions sévères sont de « l’aide au développement », et qualifier, de l’autre, les prêts que la Chine utilise réellement à des fins de développement de « pièges », c’est un « deux poids, deux mesures » extrêmement hypocrite et un véritable « piège de discours ».


Enfin, comme à l’accoutumé, l’article se revendique une position morale supérieure et « appelle » la Chine à jouer un rôle plus important dans l’allègement de la dette. Il convient de souligner que la Chine a toujours été un « pays d’action » lorsqu’il s’agit de la dette des pays en développement. La Chine a pleinement mis en œuvre l’initiative du G20 sur la suspension du service de la dette, et elle en est le plus grand contributeur en assurant 45 % du montant total des remboursements suspendus par les membres du G20. De nombreux pays occidentaux, en revanche, ont tendance à être la « montagne qui accouche d’une souris », se contentant de belles paroles sans effet concret. Peuvent-ils montrer le bilan de ce qu’ils ont fait ? En outre, certaines institutions financières multilatérales et certains créanciers commerciaux occidentaux, dont les coûts de financement sont beaucoup plus élevés que ceux de la Chine, ont toujours refusé de participer aux initiatives internationales d’allègement de la dette, sous prétexte de préserver leur notation financière.


Si les pays occidentaux étaient réellement soucieux de l’endettement des pays en développement et s’engagaient à le résoudre, ils se devraient d’arrêter de se poser en « donneurs de leçon » et d’abandonner la mauvaise habitude de « se défausser de la responsabilité sur autrui », et d’agir concrètement pour alléger davantage la dette des pays en développement, notamment en incitant les institutions multilatérales et les créanciers commerciaux occidentaux à prendre des mesures conjointes pour réduire le fardeau de la dette des pays en développement sur la base du principe de partage équitable.


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