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Six vérités sur la dette du Sri Lanka envers la Chine
2022-12-26 19:48

Ces dernières années, les médias occidentaux se gargarisent à faire grand tapage autour du « piège de la dette chinoise » au Sri Lanka. Bien que cette allégation absurde ait été démentie maintes fois, ils continuent à ignorer délibérément les faits et s’adonnent à intensifier leur récit mensonger visant à calomnier et à discréditer la Chine. Surtout, cette année, après que le gouvernement sri-lankais s’est déclaré en défaut de paiement sur sa dette souveraine, l’emballement de la presse occidentale pour dénigrer la Chine s’est intensifié de plus belle, au point d’invoquer systématiquement le « piège de la dette chinoise » lorsqu’ils parlent des difficultés économiques du Sri Lanka.


Cependant, « la vérité finira par éclater au grand jour », et le piège rhétorique tendu par les médias occidentaux ne peut travestir le fait qu’il n’y a point de « piège de la dette chinoise » au Sri Lanka. Récemment, deux économistes sri-lankais Umesh Moramudali et Thilina Panduwawala ont publié, au China Africa Research Initiative (CARI) de l’Université Johns Hopkins, un rapport intitulé Evolution of Chinese lending to Sri Lanka since the mid-2000s – Separating myth from reality (Évolution des prêts chinois au Sri Lanka depuis le milieu des années 2000 – Distinguer le mythe de la réalité). En examinant les nombreux contrats et documents officiels signés par le Sri Lanka, ce rapport a analysé l’histoire de l’engagement de la Chine dans le projet du port de Hambantota et l’évolution des prêts chinois au Sri Lanka depuis le milieu des années 2000, restituant ainsi le contexte économique et politique derrière les changements du volume et de la structure de la dette du secteur public du Sri Lanka. Sur la base des résultats de recherches d’archives, de demandes d’informations et d’entretiens personnels, ce rapport met notamment en lumière six vérités, démasquant une fois de plus les mensonges et désinformations sur le « piège de la dette chinoise » au Sri Lanka.


Vérité n°1 : Le projet du port de Hambantota est motivé par les besoins de développement politique et économique du Sri Lanka, et non un « piège de la dette » tendu par la Chine. La zone côtière où se situe ce projet se trouve dans la ville natale de l’ancien président Mahinda Rajapaksa, l’une des régions les plus pauvres du Sri Lanka. Après le tsunami de décembre 2004, attirer des investissements sur le port de Hambantota pour améliorer les infrastructures côtières et favoriser l’économie et l’emploi est devenu un engagement politique et économique clé de l’élection présidentielle de 2005. Le groupe canadien SNC-Lavalin et le groupe danois Ramboll ont tous les deux mené des études de faisabilité qui ont validé les perspectives de développement du projet, mais aucune entreprise occidentale n’a voulu devenir partenaire du projet. Ce n’était que dans ce contexte que le China Harbour Group, déjà engagé dans les travaux de reconstruction post-tsunami, a pris ce projet en main.


Vérité n°2 : Le prêt pour le projet du port de Hambantota n’a pas causé de « crise de la dette » au Sri Lanka. Pendant la période de construction entre 2007 et 2013, ce projet a reçu des prêts de 1,275 milliard de dollars de la part de la Banque chinoise d’import-export avec un taux d’intérêt moyen d’environ 3,2 %, dont les délais de remboursement sont de 20 ans pour la plupart. Ces prêts ont été principalement utilisés pour la construction du port et de ses infrastructures d’accompagnement, telles que les chemins de fer, les routes et les centrales électriques. Jusqu’en 2016, les prêts chinois n’ont pas provoqué de crise de la dette et l’autorité portuaire du Sri Lanka était capable de rembourser ces prêts avec les bénéfices réalisés au port de Colombo.


Vérité n°3 : La concession du port de Hambantota n’est pas le résultat de la pression de la dette chinoise. Lorsque le gouvernement sri-lankais a pris la décision de céder le port de Hambantota, les prêts accordés par la Chine pour ce projet ne représentaient que 2,4 % du service de la dette extérieure totale du gouvernement sri-lankais et il n’était point question de difficulté de remboursement. La décision sri-lankaise de céder ce port était non seulement pour ramener l’autorité portuaire à la rentabilité, mais surtout pour augmenter les entrées de devises étrangères non liées à la dette, afin de remédier au déséquilibre de la balance des paiements causé par l’augmentation des coûts du service de la dette extérieure et la stagnation des exportations. Après la signature de l’accord de concession du port le 18 décembre 2016, les 974 millions de dollars payés par China Merchant Port ont été intégrés aux réserves de change du Sri Lanka et progressivement utilisés pour les paiements en devises étrangères en général, y compris le remboursement de deux euro-obligations de 1,5 milliard de dollars, ce qui a permis au gouvernement sri-lankais de réaliser en 2018 son cinquième excédent de la balance des paiements depuis l’indépendance du pays en 1948, représentant 0,6 % du PIB.


Vérité n°4 : Le port de Hambantota n’est pas une saisie d’actifs dans le cadre d’un prêt chinois et ne fera pas l’objet d’une conversion de dette en capital ou d’une confiscation. Le prêt accordé par la Banque chinoise d’import-export pour la construction du port et la concession du port à China Merchant Port relèvent de deux transactions distinctes n’ayant aucun lien direct. Il ne sera donc pas question de conversion de dette en capital. En plus, l’accord de prêt ne prévoit pas non plus que le port puisse être utilisé comme gage en cas de défaut de paiement. Non seulement le problème de confiscation ne se pose pas, mais le gouvernement sri-lankais, par le biais de son autorité portuaire qui détient les actifs du port, gagnera de véritables devises étrangères grâce au bail de 99 ans.


Vérité n°5 : La dette chinoise n’est pas le catalyseur de l’augmentation de la dette extérieure et du surendettement du Sri Lanka. D’après les données, le Sri Lanka a emprunté à un taux d’intérêt moyen de 6,9 % des obligations souveraines internationales (ISB) et des euro-obligations libellées en dollars américains sur les marchés internationaux des capitaux, ce qui a entraîné une hausse de ses emprunts commerciaux. Fin 2021, les ISB du Sri Lanka s’élèvent à 13 milliards de dollars, soit environ 35 % de la dette extérieure totale du gouvernement. Rien qu’en 2021, le gouvernement a remboursé 1 milliard de dollars en principal et 934 millions de dollars en intérêts sur les euro-obligations, ce qui représente environ 47,5 % du service de la dette extérieure de cette année-là. Si le Sri Lanka s’est tourné vers les marchés internationaux pour emprunter à usure, c’est à cause des conditions de prêts de plus en plus difficiles de la Banque mondiale, de la Banque asiatique de développement, du Japon, des États-Unis et d’autres partenaires bilatéraux, conduisant à une réduction des prêts concessionnels disponibles. Bien que la dette et le service de la dette envers la Chine augmentent également, les nouveaux paiements de la Chine sont suffisants pour garantir que les transferts nets de ressources vers le Sri Lanka restent en territoire positif et, par conséquent, le service de la dette envers la Chine n’a pas détérioré les réserves de change du Sri Lanka. Les principales causes des problèmes d’endettement et des défaillances souveraines du Sri Lanka sont la faiblesse des fondamentaux macroéconomiques du pays et une forte dépendance à l’égard de la dette commerciale et des crédits à l’exportation depuis le milieu des années 2000. 


Vérité n°6 : Il n’y a jamais eu de dissimulation de la dette chinoise. En raison des questions de coordination interne et des différences de critères statistiques entre les différents départements, une partie de la dette remboursée par le gouvernement sri-lankais n’a pas été enregistrée à son nom. Plus précisément, pour le cas du projet du port de Hambantota, à la fin de 2021, en raison d’une coordination insuffisante entre le ministère des Finances et l’autorité portuaire du Sri Lanka après la signature du bail, environ 1,444 milliard de dollars de prêt n’a pas été enregistré comme dette en cours par les deux départements. Mais ce prêt a toujours été couvert par la dette publique de la Banque centrale du Sri Lanka et il ne s’agit point de dissimulation. Si on élargit la définition de la dette extérieure publique pour inclure tous les prêts de la Chine, qu’ils soient concessionnels ou commerciaux, enregistrés sous une entreprise d’État sri-lankaise ou sous le gouvernement central, avec ou sans garantie du gouvernement central, la proportion de la dette envers la Chine par rapport à la dette extérieure publique du Sri Lanka en 2021 serait de 19,6 %.


Ce rapport des deux chercheurs sri-lankais démontre clairement que le soi-disant « piège de la dette chinoise » au Sri Lanka est un faux récit sans aucun fondement et indique explicitement que la véritable cause de la dette et de la défaillance souveraine du Sri Lanka sont ses propres problèmes économiques et sa forte dépendance vis-à-vis des emprunts commerciaux et des crédits à l’exportation à des taux d’intérêt élevés. Quant au poids de la dette chinoise à 19,6 %, qui est plus élevé que les 10 % communément cités, les deux chercheurs ont bien expliqué que cela est dû à l’adoption de critères statistiques plus larges sur la dette, qui incluent les prêts des entreprises d’État et les prêts commerciaux de la Banque de développement de Chine. Si on exclut les facteurs susmentionnés, la dette du gouvernement sri-lankais envers la Chine est de 4,202 milliards de dollars, soit 11,17 % du total.


Les faits sont plus éloquents que les paroles. Les mensonges et désinformations autour du « piège de la dette chinoise » ont été démentis plus d’une fois par des personnalités clairvoyantes de tous horizons. Pourtant, certains médias occidentaux ne veulent pas arrêter et s’entêtent dans leur campagne de stigmatisation contre la Chine. En effet, ils le font pour cacher le fait que les prêts occidentaux à taux d’intérêt élevés sont le véritable responsable du lourd fardeau de la dette du Sri Lanka. Comme le dit un poème chinois, « Sous les cris incessants des gibbons sur les deux rives, la légère embarcation a déjà franchi de nombreuses montagnes. » Ces cacophonies ne pourront pas arrêter la tendance de l’Histoire et de l’époque, ni l’approfondissement et l’élargissement continus de la coopération pratique entre la Chine et les autres pays en développement, dont le Sri Lanka. Elles finissent toujours par se ridiculiser. 


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