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Sommet du G7 à Hiroshima, cas d’école de la « voyoucratie économique » américaine
2023-05-26 23:33

Lorsque les dirigeants du G7 se sont réunis à Hiroshima, le week-end dernier, la Chine était une fois de plus un sujet de discussion incontournable. Ce sommet a non seulement jasé sur la Chine : eaux maritimes, Hong Kong, Taiwan, Xinjiang, Xizang (Tibet), armes nucléaires, mais aussi l’a visée implicitement avec la prétendue « coercition économique ». Qui veut accuser l’autre trouve un prétexte. Alors la question se pose de savoir : qui est le vrai inventeur et le vieux routier de la « diplomatie coercitive » ? Qui s’adonne à la « voyoucratie économique » en se faisant passer pour le petit saint ?


Invention exclusive des États-Unis, la diplomatie coercitive peut remonter à 1971, quand Alexander George, professeur à l’Université de Stanford, l’a avancée pour la première fois pour désigner l’utilisation de la menace ou d’une force limitée pour contraindre un adversaire à cesser ou à inverser son action. Elle visait d’abord le Laos, Cuba et le Viet Nam, puis, avec l’hégémonie américaine, s’est rapidement répandue dans le monde entier. Les pays en développement ont été les plus durement touchés : en 1994, les États-Unis ont forcé la junte militaire en Haïti à quitter le pouvoir par une invasion à petite échelle, créant un « modèle de la diplomatie coercitive » ; ils mettent Cuba sous embargo depuis 61 ans, l’empêchant même de se procurer les matières premières nécessaires à la production de vaccins pendant la Covid-19 ; et depuis 2006, ils imposent des sanctions au Venezuela, causant une grave crise alimentaire pesant sur plus d’un tiers de la population... Des sanctions économiques aux blocus technologiques, de l’isolement politique aux menaces par la force, la coercition à l’américaine, poussée à l’excès avec des moyens sans cesse renouvelés, a suscité une ire bouillante de par le monde.


Sans nommer la Chine, les États-Unis la pointent insidieusement du doigt pour « coercition économique » : cas d’école du voleur qui crie au voleur. Regardons ce qu’ils ont fait à la Chine : faisant fi des lois de l’économie, ils intensifient sans cesse la guerre commerciale, même si cela leur fait autant de mal qu’à la Chine ; ils promulguent le Chips and Science Act, échafaudent de toutes pièces l’alliance Chip 4, entravent l’exportation des machines de lithographie par les Pays-Bas vers la Chine, extorquent des données confidentielles à Samsung et à d’autres entreprises du secteur, et contraignent par la menace et la duperie la TSMC – l’entreprise de production des semiconducteurs de Taiwan – à délocaliser aux États-Unis, tout ça pour prendre la Chine à la gorge ; ils font pression sur des pays comme le Royaume-Uni et Chypre pour restreindre leur utilisation d’équipements et de services 5G chinois ; ils répriment sciemment des entreprises chinoises de haute technologie, bannissent des entreprises numériques chinoises telles que Baidu et Alibaba au nom du « réseau propre », placent plus de 1000 entreprises chinoises dont ZTE, Huawei et DJI sur leur liste de sanction, et vont même jusqu’à tenter de s’emparer illicitement de TikTok en infraction avec toutes les règles et morales du monde.


De tels agissements méprisables portent gravement atteinte aux chaînes industrielles et d’approvisionnement mondiales fondées sur les dotations en facteurs et les avantages comparatifs, et piétinent violemment l’économie de marché et le principe de concurrence loyale. Voici la plus grande menace pour la stabilité et la reprise de l’économie mondiale ! Ce n’est plus simplement la « coercition économique », c’est de la « voyoucratie économique » ! Qui plus est, les États-Unis commettent du « pillage en groupe » sans aucun scrupule d’une part, et de l’autre ont le toupet de solliciter la coopération avec la Chine : quelle moche gueule !


Que les autres membres du G7 veuillent l’admettre ou non, les États-Unis n’ont jamais hésité à battre leurs propres alliés. Dans les années 1980, ils ont lancé une triple offensive contre le Japon avec les accords du Plaza, l’accord américano-japonais sur les semiconducteurs et la « Section 301 », forçant le yen à s’apprécier et fauchant l’industrie japonaise des semiconducteurs ; en 2013, au nom de l’extraterritorialité des lois américaines, ils ont arrêté Frédéric Pierucci, un haut cadre d’Alstom, poussant ainsi le fleuron de l’industrie française à tomber dans l’escarcelle de General Electric ; ils brandissent le bâton de la taxe douanière sur l’acier, l’aluminium et les pièces détachées d’avions européens, et siphonnent l’industrie européenne avec l’Inflation Reduction Act... En effet, ce que les autres membres du G7 font, c’est de se laisser gratter par les États-Unis tout en apportant de l’eau au moulin de la coercition économique étatsunienne. Ils crient à longueur de journée « plus de naïveté face à la Chine ». Mais ce qu’ils doivent vraiment faire, c’est de cesser d’être naïfs à l’égard des États-Unis !


La Chine poursuit fermement une stratégie d’ouverture marquée par le bénéfice mutuel et avance toujours dans la bonne direction de la mondialisation économique. Elle ne pratique jamais la coercition ni l’intimidation, et n’est jamais synonyme de risque. La modernisation à la chinoise apportera de nouvelles opportunités, impulsions et contributions au monde. Ceux qui pratiquent le « dérisquage » pour parvenir à la « désinisation » font comme Gribouille, se jetant à l’eau par peur de la pluie, et tomberont dans le piège qu’ils se sont eux-mêmes tendu.


Nous espérons sincèrement que tous les pays du monde y verront clair dans la nature des États-Unis, rêveur d’une hégémonie permanente qui tente de diviser le système économique mondial, de contenir les pays en développement dont notamment la Chine, et d’attiser une nouvelle guerre froide. Nous souhaitons qu’on puisse tous identifier ses vrais enjeux, dire non à la « diplomatie coercitive » et à la « voyoucratie économique » des États-Unis par des actes concrets, et opter pour la bonne voie de la coopération gagnant-gagnant.


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