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Dévoilons les sept failles dans le récit du « grand bond en arrière de la Chine »
2023-09-19 18:17

Récemment, un chroniqueur politique français a publié dans Le Figaro un article intitulé le grand bond en arrière de la Chine, dans lequel il a crié avec acharnement au déclin de l’économie chinoise. Prétendant s’y connaître avec le plus grand sérieux du monde, l’auteur nous a en fait sorti la même et vieille ratatouille d’arguties bourrée d’ignorance et de préjugés.

Ineptie n°1 : « L’économie chinoise ne pourra pas atteindre son objectif de croissance prévu ». Selon l’article, la progression de l’activité a été de 0,8 % au second trimestre en Chine, ce qui met hors d’atteinte l’objectif d’une croissance de 5 % cette année. En réalité, 0,8 % est le taux de croissance par rapport au trimestre précédent, tandis que calculé sur un an, le taux de croissance au deuxième trimestre était de 6,3 %. Comparer un taux de croissance en glissement trimestriel à un objectif exprimé en glissement annuel revient clairement à induire les lecteurs en erreur pour les amener à tirer de mauvaises conclusions. En effet, la croissance économique de la Chine au premier semestre était de 5,5 % en glissement annuel, une performance conforme aux attentes qui jette une base solide à la réalisation de l’objectif annuel. Par ailleurs, les prévisions du FMI, de la Banque mondiale, de l’OCDE et de l’ONU placent unanimement la croissance chinoise à plus de 5 % pour 2023. L’économie chinoise possède une résilience et une potentialité de développement énormes, ainsi que des fondamentaux toujours bien évoluant sur le long terme. Nous avons la confiance, les conditions et la capacité d’atteindre tous les objectifs de l’année dans les meilleures conditions.

Ineptie n°2 : « L’économie chinoise entre en déflation ». Citant la baisse de 0,3 % de l’indice des prix à la consommation (IPC) en juillet, l’auteur juge que la Chine présente l’ensemble des signes d’une entrée en déflation. En réalité, au premier semestre, l’IPC chinois a augmenté de 0,7 % en glissement annuel, et en juillet, en glissement mensuel, il est passé d’une baisse à une hausse de 0,2 %. Si, calculé en glissement annuel, l’IPC de juillet a reculé de 0,3 %, c’est en raison d’un niveau de référence élevé enregistré à la même période de l’année dernière. Là encore, l’auteur utilise un trompe-l’œil en ne retenant que la baisse de 0,3 % en glissement annuel, qui est favorable à son argumentation, tout en camouflant la hausse de 0,2 % en glissement mensuel. En outre, malgré cette baisse de l’IPC en glissement annuel en juillet, l’IPC sous-jacent, qui exclut les prix des denrées alimentaires et de l’énergie, s’est nettement redressé en enregistrant une hausse de 0,8 % en glissement annuel, soit 0,4 point de pourcentage de plus que le mois précédent. Et l’IPC en août a connu un revirement en hausse de 0,1 % en glissement annuel. Ainsi, l’auteur a fermé les yeux sur tous ces facteurs positifs. Peut-être n’est-il tout simplement pas intéressé par ces données économiques ou n’a-t-il pas la patience de les étudier. Après tout, son objectif n’est pas de présenter l’économie chinoise telle qu’elle est, mais de faire croire à son déclin. En fait, à en juger par les indicateurs comme la croissance économique et la masse monétaire, la déflation est loin d’être à l’horizon pour l’économie chinoise. Il est important de savoir que, pour qu’il y ait déflation, on doit constater une réduction de la masse monétaire, or, fin juillet, le solde de la masse monétaire M2 (disponibilités quasi-monétaires) de la Chine s’élevait à 285,4 mille milliards de yuans, soit une augmentation de 10,7 % en glissement annuel, et il a toutes les chances de dépasser les 300 mille milliards d’ici la fin de l’année. Par ailleurs, aux sept premiers mois, les prêts en RMB ont augmenté de 16 080 milliards de yuans, soit 1670 milliards de plus que la même période de l’année dernière, démontrant une abondance raisonnable des liquidités qui écarte tout risque de déflation.

Ineptie n°3 : « Voici venue la fin des quarante glorieuses de l’économie chinoise ». Selon l’article, le trou d’air de l’économie chinoise n’est pas conjoncturel mais structurel ; avec un taux de croissance passé de 9,5 % à 3 %, le modèle de croissance des « quarante glorieuses » est caduc. En réalité, si en 2022, l’économie chinoise n’a progressé que de 3 %, cela est principalement dû à la pandémie, et c’était toujours mieux que la croissance des États-Unis (2,1 %), de l’Allemagne (1,9 %) et de la France (2,6 %), sans parler de sa contribution de près de 20 % à la croissance économique mondiale. Durant les trois années de pandémie, l’économie chinoise a maintenu une croissance annuelle moyenne de 4,5 %, ce qui est nettement supérieur à la moyenne mondiale, réaffirmant son rôle de moteur important et de force stabilisatrice de l’économie mondiale. Le passage d’une croissance rapide à un développement axé sur la qualité est une caractéristique fondamentale de l’économie chinoise dans la nouvelle ère, reflétant la loi générale selon laquelle toute économie doit songer à passer d’une « accumulation quantitative » à une « amélioration qualitative » lorsqu’elle arrive à un certain stade de développement. La Chine applique fermement sa nouvelle vision de développement, qui met l’accent sur un développement économique sain et régulier basé sur l’amélioration de la qualité et de l’efficacité, et s’engage à maintenir une croissance économique raisonnable de meilleure qualité et plus efficace, plutôt que de tomber dans le piège de la surstimulation. Pour évaluer l’économie chinoise, il faut non seulement regarder son taux de croissance, mais aussi et surtout sa structure et sa dynamique. Entre janvier et juillet, en glissement annuel, les investissements dans les industries de haute technologie en Chine ont augmenté de 11,5 %, l’indice de la production des services modernes a augmenté de 11,9 %, et les exportations totales des « trois produits émergents » (véhicules électriques, batteries au lithium et batteries solaires) au premier semestre ont accru de 61,6 % : autant de chiffres qui révèlent la puissance des nouveaux moteurs de l’économie chinoise.

Ineptie n°4 : « Le marché financier de la Chine est en crise ». D’après l’article, les banques sont déstabilisées par les créances immobilières, les capitaux étrangers fuient massivement le pays et la Bourse est en chute libre. En réalité, le système financier chinois fonctionne sainement, les principaux indicateurs se situant dans une fourchette raisonnable. Les institutions financières du secteur bancaire de Chine, en particulier les grandes banques, ont toujours d’excellentes notations. Ce que l’on voit plutôt, c’est l’effondrement de la Silicon Valley Bank, de la Signature Bank et de la First Republic Bank aux États-Unis, et le rachat du Crédit suisse en faillite en Europe. Du côté des investissements étrangers, le montant des capitaux étrangers réellement utilisés par la Chine en 2022 s’est élevé à 189,13 milliards de dollars, en hausse historique de 8 %. Au premier semestre de 2023, en raison des chiffres de référence élevés de la même période en 2022, le montant des capitaux étrangers réellement utilisés en Chine était de 97,4 milliards de dollars, accusant une légère baisse de 2,7 % en glissement annuel, cependant, le volume global reste dans une fourchette stable. Par ailleurs, en juillet, l’afflux transfrontalier net d’investissements directs étrangers en Chine a rebondi, enregistrant le deuxième plus important volume en un an, et l’investissement en titres en Chine a maintenu un afflux transfrontalier net. Du point de vue de l’origine des investissements, les investissements réels vers la Chine en provenance de la France, du Royaume-Uni, du Canada et de la Suisse ont augmenté respectivement de 213,7 %, 159,9 %, 113,3 % et 61,2 %. Quant au marché boursier chinois, en raison de ses particularités, il est en quelque sorte « découplé » des fondamentaux économiques, ce qui sert ainsi dans une certaine mesure de « pare-feu » financier.

Ineptie n°5 : « L’économie chinoise est caractérisée par la progression du secteur public aux dépens du privé ». Selon l’auteur, le primat des entreprises publiques sur le secteur privé se traduit par la chute de l’activité et le blocage de l’innovation. En réalité, l’économie privée et l’économie publique sont toutes deux composantes importantes de l’économie chinoise, chacune ayant ses propres avantages et caractéristiques. Comme les deux ailes d’un oiseau ou les deux roues d’une bicyclette, elles sont toutes deux indispensables. L’économie privée chinoise peut être présentée par les chiffres « 56789 », c’est-à-dire qu’elle contribue à l’échelle nationale à plus de 50 % des recettes fiscales, à plus de 60 % du PIB, à plus de 70 % des innovations technologiques, et représente plus de 80 % de l’emploi urbain et plus de 90 % du nombre d’entreprises. Entre 2012 et 2022, le nombre d’entreprises privées en Chine est passé de 10,86 millions à plus de 47 millions, soit multiplié par quatre en dix ans. Elles représentent plus de 80 % des entreprises « spécialisées, expertes, uniques et novatrices », et le nombre d’entreprises privées cotées en bourse a dépassé les 3 000. Huawei, qui fait l’objet d’une répression extrême par les États-Unis, est justement une entreprise privée, dont la dernière série de smartphones 5G Mate60 a vu le jour en réussissant l’exploit spectaculaire de briser l’embargo américain sur les puces, s’érigeant ainsi en un exemple par excellence de la vitalité d’innovation des entreprises privées chinoises.

Ineptie n°6 : « La Chine est à l’origine de son découplage avec les États-Unis ». Selon l’article, la fin du miracle chinois n’est pas due aux sanctions américaines mais au tournant politique et stratégique effectué par la Chine, elle ne la doit qu’à elle-même et a fait exploser la mondialisation... Quelle absurdité ! Ce sont bien les États-Unis, et non la Chine, qui ont déclenché la guerre commerciale. Les États-Unis imposent des droits de douane excessivement élevés sur des milliers de produits importés de Chine, dont la valeur totale s’élève à 370 milliards de dollars. Du véritable bullying commercial ! Ce sont aussi les États-Unis, et non la Chine, qui ont lancé une guerre technologique. Les États-Unis placent plus de 1 300 entreprises chinoises sur diverses listes de sanctions, mettent en place un blocus sur les hautes technologies, isolent la Chine dans les domaines des puces, de l’intelligence artificielle et de l’informatique quantique, établissent le « Conseil du commerce et des technologies UE-États-Unis » et l’« alliance Chip 4 », et construisent des « petites cours et hauts murs ». Ce sont encore les États-Unis, et non la Chine, qui ont lancé une offensive d’encerclement militaire. Les États-Unis échafaudent de toutes pièces le « partenariat tripartite » (AUKUS), le « dialogue de sécurité quadrilatéral » (QUAD), l’« alliance Five Eyes » et la « petite OTAN en Asie », attisent les tensions dans le détroit de Taiwan et en mer de Chine méridionale, et racolent des soi-disant « alliés de valeurs » contre la Chine pour l’encercler et la contenir sur tous les fronts. Ce sont toujours les États-Unis, et non la Chine, qui font reculer la mondialisation et qui se désengagent à tout bout de champ. Les États-Unis ont paralysé le mécanisme d’appel de l’OMC, se sont retirés de l’Accord de Paris, multiplient les tentatives de « découplage » et de « rupture des chaînes d’approvisionnement » au nom de la sécurité nationale, et perturbent les chaînes industrielles et d’approvisionnement mondiales ainsi que les relations économiques et commerciales internationales. Comme l’a mis en garde une étude du FMI, les mesures de découplage des États-Unis en matière de commerce et de technologies pourraient entraîner une perte de 7 % du PIB mondial. La responsabilité des tensions actuelles dans les relations sino-américaines incombe entièrement aux États-Unis. Le recul actuel de la mondialisation est encore plus imputable aux États-Unis. 

Ineptie n°7 : « La Chine tombe dans le piège des pays à revenus intermédiaires ». Selon l’article, la Chine est prise au « piège des pays à revenus intermédiaires » et l’heure est au renouveau de la puissance des États-Unis. En réalité, il n’existe pas de définition claire sur le « piège des pays à revenus intermédiaires », d’autant plus qu’il s’agit d’un faux problème pour la Chine. Depuis de nombreuses années, la Chine reste solidement la deuxième économie mondiale, le deuxième marché de consommation, le premier pays manufacturier, le premier pays pour le commerce des marchandises et le premier pays pour les réserves de change, et elle possède le système industriel le plus complet et le plus vaste du monde, une forte capacité de production et des capacités auxiliaires sophistiquées. La Chine produit ou consomme plus de 50 % des métaux et du ciment du monde, a construit plus de 50 % des métros dans le monde, et exploite près de 70 % des TGV du monde. Où peut-on trouver un tel « piège des pays à revenus intermédiaires » ? Comparées horizontalement, les performances économiques de la Chine sont nettement meilleures que celles des principales économies développées. Selon une étude de l’économiste britannique John Ross, entre le deuxième trimestre de 2019 et le deuxième trimestre de 2023, la Chine a connu une croissance totale de 19,2 %, les États-Unis de 7,6 %, l’Italie de 1,5 %, la France de 1,4 %, l’Allemagne de 0,5 % et la zone euro de 2,9 %. Autrement dit, les taux de croissance des PIB américain, italien, français et allemand ne représentent respectivement que 40 %, 8 %, 7 % et 3 % du taux de croissance de la Chine. En moyenne annuelle, le taux de croissance de la Chine (4,5 %) est 2,5 fois supérieur à celui des États-Unis (1,8 %), plus de trois fois supérieur à celui de l’OCDE (1,4 %), 4,5 fois supérieur à celui du G7 (1 %) et plus de six fois supérieur à celui de la zone euro (0,7 %). Si la Chine était prise au « piège des pays à revenus intermédiaires », ces pays développés devraient être pris au « piège des pays à revenus élevés ». Quant au « retour en force » des États-Unis, ce n’est point chose louable, car il s’agit purement et simplement d’un enrichissement sur le dos d’autrui, qui consiste à sucer comme la sangsue le sang des pays en développement et de leurs propres alliés. En effet, le « retour » des États-Unis se fait au prix du « déclin » de l’Europe : la Loi sur la réduction de l’inflation a fini par siphonner les industries vertes d’Europe, l’explosion des gazoducs Nord Stream ont conduit l’Europe à acheter le gaz de schiste américain quatre fois plus cher, et la liste est longue...

Pour parler de l’économie, il faut avoir des connaissances économiques de base, disposer de données suffisamment complètes et effectuer des analyses professionnelles. Ces derniers temps, cependant, nous voyons souvent non pas des économistes, mais des chroniqueurs politiques se complaire à parler de l’économie chinoise, ce qui donne lieu inévitablement à des discours de profanes. Dans cet article du Figaro, par exemple, il n’y a aucun signe de professionnalisme, mais plutôt un défoulement de délires et une imagination qui inverse le noir et le blanc et brouille les notions. Ignorant le bon sens le plus élémentaire, l’auteur s’obstine à regarder la Chine à travers un « prisme de crise » pour créer un « récit de la crise », l’objectif direct étant de faire écho à la nouvelle campagne de battage médiatique initiée par les États-Unis contre l’économie chinoise, afin d’ébranler la confiance du marché, de créer de la panique pour que les capitaux internationaux fuient la Chine, et de tromper le gouvernement chinois pour qu’il lance un nouveau plan de relance massif, de manière à absorber les crises économiques de certains pays occidentaux. Bien sûr, si, au passage, cela peut détruire la confiance du peuple chinois et « sonner le glas » de l’économie chinoise, il ne pourrait pas rêver mieux. Cependant, n’en déplaise à lui, cela restera une chimère.

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