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Le PIB de la Chine ne rattrapera-t-il jamais celui des États-Unis ?
2024-02-17 01:38

Récemment, des économistes américains recommencent à faire du tapage sur l’« effondrement de la Chine ».

Le professeur Eswar Prasad de l’Université de Cornell estime qu’il est de moins en moins probable que la Chine détrône les États-Unis pour devenir la première économie du monde. L’économiste George Magnus pense qu’il est possible que la Chine ne devienne finalement pas la première économie mondiale...

Leurs constats s’appuient sur le fait que l’écart en matière de PIB entre la Chine et les États-Unis a continué à se creuser en 2023.

Ils ont sans doute raison. Le PIB de la Chine représentait 76 % de celui des États-Unis en 2021, 70 % en 2022, et seulement 65,36 % en 2023. 

Au premier coup d’œil, cette tendance corrobore effectivement la prédiction des experts. Mais on sent bien des manigances là-dedans...

Comparons d’abord les chiffres des secteurs industriels et agricoles vitaux de la Chine et des États-Unis en 2023:

Construction navale, la production annuelle chinoise est de 42,32 millions de tonnes, contre 600 000 tonnes côté américain. Ciment, la production annuelle chinoise est de 2,023 milliards de tonnes, contre environ 100 millions de tonnes côté américain. Acier, la production annuelle chinoise est de 1,36 milliard de tonnes, contre 70 millions de tonnes aux États-Unis. Production d’électricité, 9200 milliards de kilowattheures par année en Chine, contre 4000 milliards de kilowattheures aux États-Unis. La Chine fabrique chaque année 30,16 millions d’automobiles, tandis que les États-Unis en fabrique 10 millions. La Chine produit 700 millions de tonnes de céréales et 96,41 millions de tonnes de viande par an, contre respectivement 570 millions de tonnes et 46 millions de tonnes aux États-Unis.

Ces chiffres peuvent-ils étayer qu’« il est impossible que la Chine surpasse les États-Unis » ? On y voit plutôt qu’« il est impossible pour les États-Unis de rattraper la Chine même dans 300 ans ». Soyons raisonnables! Si on ne se réfère pas à la productivité pour comparer les puissances nationales, à quels critères pourra-t-on recourir ?

En 2023, la production d’électricité en Chine représentait plus du double de celle aux États-Unis, la production d’automobiles était trois fois plus importante que celle en Amérique, et la Chine prenait une grande longueur d’avance sur les États-Unis dans beaucoup d’autres secteurs de production industrielle. La production industrielle de la Chine correspondait à la totalité de la production industrielle des pays du G7. Et elle devançait l’Amérique même dans la production agricole... Cependant, les États-Unis se targuent d’un écart de PIB qui se creuse entre les deux pays...

Dans quels domaines le PIB américain a pris le dessus sur le PIB chinois ? Bourse ou vente de drogue ?

Alors que l’Amérique a enregistré en 2023 une baisse de 1,1 % de la consommation d’électricité, plus précisément une croissance négative dans les trois secteurs principaux - ménages, commerces et industries, elle se dit avoir réalisé une croissance de 2,5 %... Admettons, nous ne saurons jamais rattraper ce pays pour ce qui est de la manière de calcul du PIB.

S’il a pu maintenir ce chiffre « décent », c’est parce que, un, il a fait tourner la planche à billets pour saccager le reste du monde, et deux, il se repose sur un marché boursier dopé par une fausse prospérité. En réalité, l’agriculture, l’industrie, enfin, l’économie réelle américaine n’arrive pas à soutenir le chiffre du PIB américain.

Et on peut penser que pour devenir le champion, il suffit d’apprendre auprès des États-Unis en modifiant la façon de calculer le PIB, plutôt que de développer la haute technologie et l’industrie manufacturière. 

Rien que l’inflation a apporté une croissance de 8,5 % aux États-Unis, soit plusieurs milliers de milliards de dollars ajoutés au PIB américain. Les soins médicaux et les frais de l’avocat représentaient à eux seuls plus de 20 % du PIB américain, les « services professionnels et commerciaux » (tels que les services d’avocat) occupant 12,9 % du PIB, le double de celui en Chine, et la part des soins médicaux dans le PIB américain sept fois plus importante qu’en Chine. Et on peut y rajouter vente de cannabis, trafic d’êtres humains, pratiques médico-magiques, travail noir des immigrés... Autant d’éléments qui contribuent à la croissance américaine. Et quid du PIB chinois? On fait tous les ans un travail d’« essorage », en enlevant du PIB les recettes de commerçants indépendants et d’étalagistes et la part de l’économie autosuffisante d’agriculteurs. C’est pour ça que les chiffres chinois ne sont pas aussi beaux que ceux des États-Unis. 

Et la partie la plus absurde dans le PIB américain, c’est le « loyer virtuel ». C’est à dire qu’un logement, même s’il n’est pas mis en location, produit aussi un loyer virtuel qui est comptabilisé dans le PIB. Imaginons un peu, si en Chine on adopte cette approche, combien les « loyers virtuels » des maisons des 500 à 600 millions de résidents ruraux apporteront-ils au PIB chinois?

Beaucoup d’« experts » ont l’habitude de comparer la Chine à l’Union soviétique, à l’Allemagne ou au Japon du passé, mais en réalité la Chine n’est personne d’autre qu’elle-même.

Lorsque l’Union soviétique était à son apogée, son PIB n’a pas atteint 70 % de celui des États-Unis. Au moment où ils étaient parmi les plus puissants dans le monde, le Japon et l’Europe avaient une production industrielle totale inférieure à celle des États-Unis. Aujourd’hui, la production industrielle totale de la Chine dépasse celle des États-Unis, du Japon et de l’Allemagne réunis, ce qui fait d’elle le plus grand pays industriel que l’Histoire n’a jamais connu. Par sa production, la Chine a nourri non seulement les 1,4 milliard de Chinois, mais aussi des milliards de personnes dans le monde entier, de manière indirecte.

Comme le PIB a toujours été calculé en dollars américains sur la base du cours nominal, les États-Unis, en augmentant les taux d’intérêt, ont créé un dollar cher qui a permis de fabriquer des chiffres magnifiques dans leur économie. Mais ce n’est qu’une apparence trompeuse. Dans certains cas extrêmes, le PIB n’a rien à voir avec la production réelle, on ne peut pas s’en nourrir. Dans certains cas extrêmes, c’est la capacité de production matérielle qui compte.


Texte remanié à partir d’un article publié sur le compte public WeChat « Ping Yuan Gong Zi » 


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